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DEUTSCH (Gustav), Shirley Visions of Reality (les tableaux de HOPPER)



DEUTSCH (Gustav), Shirley Visions of Reality (les tableaux de HOPPER)
(taille reelle)
DEUTSCH (Gustav), Shirley Visions of Reality (les tableaux de HOPPER) ()

Une série d'instantanés de la vie d'une actrice fictive nommée Shirley sert à tisser treize tableaux d'Edward Hopper en une synthèse fascinante de peinture et de cinéma, d'histoire personnelle et politique. Chaque étape de la vie professionnelle et privée de Shirley, des années 1930 aux années 1960, est datée avec précision : Il s'agit toujours du 28 et 29 août de l'année en question, les lieux variant de Paris à New York, en passant par Cape Cod.

LE MONDE
Les tableaux d’Edward Hopper doivent beaucoup au cinéma. La palette mélancolique saisit dans des moments suspendus des personnages solitaires qui semblent toujours se débattre avec une forme de dépression. En retour, ils ont inspiré bien des réalisateurs, d’Alfred Hitchcock à Wim Wenders en passant par Jim Jarmusch. Que cette boucle soit si bien bouclée n’a pas retenu le cinéaste autrichien Gustav Deutsch d’y revenir en puisant dans les peintures du maître new-yorkais l’inspiration d’un film de fiction.

Shirley. Visions of Reality, un voyage dans la peinture d’Edward Hopper se présente comme une succession de treize tableaux vivants, reproduisant littéralement, chacun, une toile réalisée par Edward Hopper entre les années 1930 et 1960. Choisissant spécifiquement celles dans lesquelles il a fait poser sa compagne, Josephine Verstille Nivison, qui devient, sous le nom de Shirley, son personnage principal, il imagine celle-ci à différents stades de sa vie de femme, et à ce titre de témoin et actrice anonyme de l’histoire américaine du XXe siècle.


Christoph Bach et Stephanie Cumming dans le film autrichien de Gustav Deutsch, "Shirley, un voyage dans la peinture d'Edward Hopper" ("Shirley: Visions of Reality"). KMBO
une histoire minimaliste et sans tension
Minutieusement reconstitués, présentés dans l’ordre chronologique de leur conception, les tableaux durent chacun sept minutes, le temps d’un lent monologue intérieur pendant lequel le (ou les) personnages se déplace (nt) lentement, du lit à la fenêtre, de la fenêtre au lit, du lit au lit… D’une séquence à l’autre, le personnage vieillit, le temps s’écoule.

Reconduisant très exactement la tonalité des peintures, le réalisateur, qui s’est aussi attribué les fonctions de monteur et de chef décorateur, casse toute possibilité de rêverie, forçant son spectateur dans cette histoire minimaliste et sans tension, dont on peine tout du long à comprendre l’enjeu.